Pourquoi le bon goût existe-il ?
Nous observons tous notre environnement avec notre propre sensibilité. C’est ce que
Gombrich souligne dès l’introduction de sa célèbre Histoire de l’Art. On ne peut regarder une œuvre à travers un autre prise que nos propres yeux et notre jugement dépendant de notre histoire personnelle. Loin de blâmer ce fait, Gombrich affirme qu’il faut justement accepter ce fait pour mieux s’en affranchir. Car c’est bien du goût dont résulte le sentiment de beauté que nous éprouvons ou n’éprouvons pas face aux œuvres et aux choses en générale. Or «La notion de beauté à ceci d’inquiétant que le goût et les canons du varient à l’infini.», écrit Gombrich. Alors d’où vient le goût ? Si ce n’est pas une chose innée comment l’acquerrons-nous ? Et y a t-il réellement un bon goût et un mauvais ? «il vaudrait mieux s’efforcer d’oublier tout ce que nous croyons savoir et de voir le monde comme s’il s’offrait pour la première fois à nos regards.» Gombrich nous inciterait donc à oublier nos goûts et à se présenter comme un sujet neutre, vierge de toutes inclinations personnelles qui ne font que troubler notre rapport au monde. Pourtant, «il ne faudrait pas en déduire qu’on ne peut éduquer le goût», conclue-t-il. Le goût, selon Gombrich, semble être cette curiosité de prime abord qui permet de voir la subtilité du geste créateur, cet intérêt pour le fond autant que pour la forme. Le goût c’est peut-être, une sorte d’humilité face au choses que nous trouvons belles ou laides, l’humilité de se dire que nous ne savons rien de leur auteur et de leur motivation. À défaut de s’être abstenu de juger d’emblée une œuvre, nous pouvons au moins nous autoriser à changer d’avis sans pour autant changer de personnalité.
Gombrich souligne dès l’introduction de sa célèbre Histoire de l’Art. On ne peut regarder une œuvre à travers un autre prise que nos propres yeux et notre jugement dépendant de notre histoire personnelle. Loin de blâmer ce fait, Gombrich affirme qu’il faut justement accepter ce fait pour mieux s’en affranchir. Car c’est bien du goût dont résulte le sentiment de beauté que nous éprouvons ou n’éprouvons pas face aux œuvres et aux choses en générale. Or «La notion de beauté à ceci d’inquiétant que le goût et les canons du varient à l’infini.», écrit Gombrich. Alors d’où vient le goût ? Si ce n’est pas une chose innée comment l’acquerrons-nous ? Et y a t-il réellement un bon goût et un mauvais ? «il vaudrait mieux s’efforcer d’oublier tout ce que nous croyons savoir et de voir le monde comme s’il s’offrait pour la première fois à nos regards.» Gombrich nous inciterait donc à oublier nos goûts et à se présenter comme un sujet neutre, vierge de toutes inclinations personnelles qui ne font que troubler notre rapport au monde. Pourtant, «il ne faudrait pas en déduire qu’on ne peut éduquer le goût», conclue-t-il. Le goût, selon Gombrich, semble être cette curiosité de prime abord qui permet de voir la subtilité du geste créateur, cet intérêt pour le fond autant que pour la forme. Le goût c’est peut-être, une sorte d’humilité face au choses que nous trouvons belles ou laides, l’humilité de se dire que nous ne savons rien de leur auteur et de leur motivation. À défaut de s’être abstenu de juger d’emblée une œuvre, nous pouvons au moins nous autoriser à changer d’avis sans pour autant changer de personnalité.
Qu’en est-il du design graphique ? De même à peu de chose près qu’il n’est généralement pas considéré comme un art, avec ses tensions formelles et idéologiques, alors même qu’il constitue notre environnement quotidien. À qui la faute ? On peut s’appuyer sans hésitation sur le texte Partager le regard rédigé et mis en ligne par Vincent Perrottet pour comprendre les tenant et aboutissant de cette épineuse question. La faute est belle et bien partagée. Il ne faut pas oublier que l’origine du design graphique (comme du design) découle directement de l’industrialisation et de son injonction à vendre le plus possible. Aujourd’hui, les designers graphiques cherchent en partie à s’émanciper de l’emprise commerciale qui à motivé sa création. Mais c’est surtout pour une raison : ceux qui les démarche et les rémunèrent ne sont plus aptes à juger leur production. L’éducation française aux arts graphiques est une catastrophe et la population s’est scindée en deux, comme au bon milieu du XIXe siècle : entre les savants et les ignorants. Pourquoi donc n’y a t-il aucune sensibilisation des individus à la culture graphique alors que ceux-ci sont confrontés chaque jours à quantité d’images de toute nature ? Comment s’étonner alors que les seuls savants sont ceux qui ont étudié et pratiqué le design graphique depuis des années ? «Mais comment cultiver le regard de façon à le rendre ouvert, critique et citoyen plutôt que soumis et condamné à ce flot incessant d’ordres, d’injonctions et de messages infantilisants destinés « à faire rêver » comme le vend le monde publicitaire, premier producteur d’images ?», se demande Vincent Perrottet. Ce n’est qu’au contact d’un environnement visuelle de qualité que se formera une culture graphique à la fois populaire et douée de qualités plastiques, sémantiques et conceptuelles. Dans Pour une critique du design graphique, Catherine de Smet soutient que «L’édition subit les effets de l’évolution économique : les impératifs de rentabilité pèsent sur une production dont la qualité de bien de consommation l’emporte chaque jour un peu plus sur celle de bien culturel. Le secteur du livre scolaire, pourtant fondamental, et seul à offrir à des millions d’enfants une chance de se former l’œil à d’autres sources que télévisuelle ou commerciale, renonce à toute innovation. […] Il importe d’œuvrer pour que la culture visuelle se développe en France, et la réappropriation de notre histoire graphique constitue une étape majeure de cette démarche.» Et que le design graphique est «Une profession et des métiers, dont l’exercice joue un rôle direct, et majeur, sur notre environnement quotidien. La qualité du paysage visuel dans lequel nous évoluons, l’apparence de ce que nous lisons, dépendant pour une part essentielle des designers graphiques. Leur formation est capitale - un véritable enjeux national.»
Notre environnement visuel quotidien joue un rôle déterminant dans la formation d’une culture graphique. Mais cet environnement mérite-t-il encore d’être précédé du pronom possessif «notre». Retour à Vincent Perrottet qui poursuit: «L’espace public, et avec lui l’espace intime de chacun qui ne peut ignorer cette propagation, n’appartient plus à ceux et à celles qui l’habitent mais à ceux qui l’exploitent sans vergogne. Pire encore, le pouvoir sanctionne les détournements, graffitis, et autres formes inoffensives de résistance aux injonctions qui nous sont imposées par ceux qui se sont arrogé le droit de vendre l’espace commun.» Lutter contre la privatisation de l’espace public par les marques ne date pas de la veille.
Daniel Buren déploya son «outil visuel» à travers la ville : des pans de papiers à rayures verticales recouvrant les affiches publicitaires en vue de rendre aux citoyens l’espace de la rue. Dans une optique moins extrême, avec ses affiches épurées pour deux théâtres, Malte Martin visait à «crier moins fort que les autres».
Daniel Buren déploya son «outil visuel» à travers la ville : des pans de papiers à rayures verticales recouvrant les affiches publicitaires en vue de rendre aux citoyens l’espace de la rue. Dans une optique moins extrême, avec ses affiches épurées pour deux théâtres, Malte Martin visait à «crier moins fort que les autres».
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