Innovations numériques
«Tant que le livre restera par la force des choses un objet à manipuler, tant qu’il n’aura pas été supplanté par des formes auto-sonores ou cinémato-sonores, il nous faudra attendre chaque jour de nouvelles inventions fondamentales dans le domaines de sa production.» annonçait déjà El Lissitzky dans Notre livre écrit de 1926 à 1927.
«Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que la technologie appliquée au monde de l’image est en train de réinventer le livre, plutôt que de le tuer comme cela avait été prédit. C’est là que nous essayons de nous tenir dans ce moment de réinvention» disait Bruce Mau. X, M, L, XL, qu’il cosigna avec Rem Khoolhaas et qui montrait le livre sous une forme nouvelle, sans sens de lecture clairement indiqué, rempli d’une iconographie des plus inattendue fit en effet sensation.
Aujourd’hui l’innovation est en grande partie porté par le numérique. Le numérique est à la fois un médium et un matériau qui requière une grande maitrise technique. Trop souvent notre premier reflex à été d’essayer de copier les objets imprimé et de les transposer à l’identique dans une version sur écran. Pourquoi faire semblant de tourner les pages de l’image d’un livre, ans volume et sans texture, d’un bref mouvement de doigt ? Si le livre numérique présente toujours des pages, le geste n’est plus le même. À quoi bon persister dans la mauvaise copie d’un modèle qui n’est de toutes les façons pas transposable à l’identique. Si le numérique gagne toujours plus de terrain sur les objets imprimés, c’est bien la preuve de qualités qui lui sont propres. Les graphistes se sont penchés sur ce problème depuis les prémices des outils numériques. Cofondatrice en 1973 et responsable jusqu’à sa mort en 1994 du Visible Language Workshop au MIT, Muriel Cooper est considérée comme une pionnière du design interactif. Elle a cherché les moyens d’utiliser les outils numériques à des fins de présentation et de communication. Wim Crouwel voyait en la technologie la promesse d’une renaissance en rupture avec les traditions passées : «L’ordinateur se compose d’un assemblage de cellules […] qui ressemble fort à la composition des organismes vivants et à la structure de notre société tout entière, [et qui] pourrait servir de point de départ au développement de nombreux caractères.» «L’écriture manuscrite est un savoir qui, heureusement, tend à disparaitre» et qui, «dans une vraie perspective communicationnelle», n’aurait plus aucun rôle à jouer, avançait-il dans «La typographie à l’ère de l’ordinateur». Partant du fait que les techniques traditionnelles et numériques peuvent coexister voire se combiner, il est vrai que l’on ne pourrait plus aujourd’hui se passer des ordinateurs quand on peut très bien ne plus avoir manier un simple stylo à plume. Mais alors quels sont les véritables enjeux que portent les outils numériques ? Quels futurs espaces de création ouvrent-ils désormais ?
-etienne mineur
-la gaité lyrique
-numérique et musée
-indexation des données
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire