Charlotte Perriand
En 1940, Charlotte Perriand est appelée au Japon par le ministère impérial du Commerce. L'invitation officielle précise qu'elle sera « conseillère de l'art industriel du Bureau du Commerce, auprès du ministère impérial du commerce et de l'industrie ». Bien que ce pays soit pour elle « le bout du monde », elle accepte, d'autant plus que la France est en guerre et en pleine débâcle militaire.
Résidant à l'Hôtel Impérial construit par l'architecte américain Frank Lloyd Wright, elle découvre une nation émergente et moderne, mais qui paradoxalement préserve des coutumes d'un autre temps. En architecture, elle trouve l'illustration grandeur nature des théories apprises à l'atelier Le Corbusier : harmonie et cohésion entre architecture intérieure et extérieure, espace intérieur modulable et standardisation des éléments. « Etablir un standard, c'est déduire un type reconnu conforme aux fonctions, à rendement maximum, à emploi minimum » (Le Corbusier, Vers une architecture).
Son rôle consiste à orienter l'industrie japonaise vers l'Occident. Elle donne des conférences et enseigne auprès de jeunes architectes. Lors de ses nombreuses visites dans le pays, elle remarque les qualités de l'artisanat local. Enfin, elle s'imprègne de la philosophie et de l'art de vivre japonais.
L'année suivante, elle organise une exposition intitulée Sélection, Tradition, Création dans les grands magasins Takashimaya de Tokyo et d'Osaka. Il s'agit de montrer comment la production japonaise peut s'adapter aux usages occidentaux. À côté de réalisations traditionnelles, Charlotte Perriand expose ses propres créations, notamment la transposition en bambou de la chaise longue de 1929 et son fauteuil pliable de 1936.
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